Un don hors du commun…

A l’âge de 3 ans, on décela chez la petite Sayuki le don de l’Ishiken-do.
Cette capacité aussi rare que dangereuse est habituellement le lot des Isawa.
La mère de Sayuki étant originellement de ce clan, la chose n’était cependant pas si étonnante. Il fut cependant difficile d’obtenir du clan du Phénix le sacrifice d’un de leur Ishiken devant rester à demeure chez les licornes afin d’éviter que la petite fille sombre dans le Vide. C’est à un jeune Ishiken talentueux que la tâche incomba, Etsujiro. Celui-ci venait étant marié depuis peu et bientôt dû faire une croix sur sa famille afin de se rendre sur les terres de la Licorne. Etsujiro s’est toujours montré très exigeant vis à vis de son Ichi, il ne montre que très peu de sentiments ou de bienveillance vis à vis d’elle. Sayuki lui est néanmoins très attaché. Trop.

 

 

L’enfant était assise dans un coin sombre du jardin, traçant du bout des doigts quelques signes dans la terre grisâtre. Elle ne semblait pas tout à fait présente dans cette réalité, ses yeux perdus dans le vide.

Un homme d’une vingtaine d’année s’approcha sans qu’elle ne semble le remarquer. Il était vêtu d’un large kimono d’un rouge profond tachetée d’or. Après avoir observé quelques instants la petite fille, il s’accroupit devant elle et posa une main sur son front. Il récita une incantation dans un murmure. L’enfant fut prise d’un hoquet et finalement ses yeux pâles se posèrent sur celui qui se trouvait à ses cotés. Elle était en état de choc. L’homme resta silencieux pendant de longues minutes puis d’une voix calme il brisa le silence : « Bienvenue dans le monde réel, Sayuki-chan. Je me nomme Isawa Etsujirō. A partir d’aujourd’hui, je serais ton guide ». Il s’assit à ses cotés et sourit :« Cela fait combien de temps que tu t’es perdue dans cet autre monde ? ».

La petite hésita puis expliqua timidement que cela faisait plusieurs mois… Elle semblait encore surprise d’être revenue dans le monde des couleurs comme elle le décrit elle-même. Alors il lui expliqua qu’à partir de maintenant, en tant que son Ishiken désigné, il allait l’aider à maîtriser son pouvoir. Jusqu’à ce qu’elle soit capable d’entrer et de sortir de ce vide, il la protégerait et l’empêcherait de se perdre à nouveau. C’est ce qu’il avait fait à l’instant, il l’avait entouré d’un bouclier qui scellait ses capacités et l’empêchait ainsi d’être aspiré à nouveau.

***

Si au fil des années, il se prit d’affection pour sa jeune élève, il n’oubliait pas non plus qu’il était là pour gagner un peu plus la confiance du clan. Lorsque les Horiuchi avaient appelé à l’aide, le clan du Phénix avait rapidement trouvé un intérêt à la situation. Les relations entre les Phénix et les Licornes étaient parfois tendues et ils ne parvenaient pas à les amadouer… Ainsi au vue de la situation, le conseil avait envoyé un de leur Ishiken, le plus jeune mais aussi le plus talentueux de sa génération, Isawa Etsujirō aux confins des terres des licornes. Il était là pour sauver cette fillette hors du commun bien évidemment, mais également pour montrer la bonne volonté du clan du phénix vis à vis des Licornes et servir de diplomate. Dans l’espoir qu’un jour, ils pourraient lui-même en apprendre plus sur les magies étrangères jalousement gardée par les Shugenja Iuchi et Horiuchi.

Très vite la petite fille se prit d’affection pour son maître, il était d’une nature douce mais énigmatique, ses yeux étaient d’un bleu profond et semblaient habités de secrets qui attisaient toujours plus la curiosité de l’enfant. Etsujirō était souvent seul, toléré par les membres du clan, il n’était jamais réellement loin de la petite, même lorsqu’elle recevait ses autres formations propres à la licorne. Sans pouvoir néanmoins y assister.

Etsujirō avait surnommée son élève Asami, beauté du matin. Une belle enfant ça l’était, d’un physique atypique. Elle n’était pas très grande, sa peau était très pâle comme la plupart des Rokuganis, à la différence que ses cheveux n’étaient pas parfaitement noirs et brillaient par endroit de reflets acajou. Ses yeux étaient d’une couleur plus étonnante encore, un mauve clair fascinant.

Les années passant, son caractère se définit. Elle était d’une nature forte, parfois obstinée. Elle aimait profondément passer de long moments en pleine nature, que cela soit dans les plaines lors de longues promenades à cheval ou à l’orée de la forêt dont elle connaissait de nombreux recoins où elle se cachait volontiers. A l’âge de sept ans, elle reçut sa première monture. Une belle jument pommelée avec qui elle aimait écumer les plaines loin de toute pression et de toute prétention qu’elle nomma Haneki.

C’est souvent dans la forêt qu’elle s’isolait pour donner cours à une de ses autres passions : la musique et le chant. Elle s’était pris d’affection pour un instrument étranger, une lyre. Elle écrivait ses textes ou aimait interpréter des chansons dans des langues étrangères qu’elle ne comprenait pas toujours mais dont elle aimait les sonorités. Pourtant, elle faisait preuve d’une timidité excessive lorsqu’il s’agissait de ses chants… Et peu nombreux étaient ceux qui lui connaissaient ces talents. Elle aimait conserver son jardin secret, c’était pour elle une façon de conserver son indépendance. Et ça c’était le plus important à ses yeux.

Horiuchi Sayuki

Horiuchi Sayuki

Jeune samourai-ko prometteuse du clan de la Licorne